Marion Le Pennec : L’ombre de l’encre (Yannick Lefeuvre / Vivre l’Art Magazine)

Juste avant de plonger, l’eau miroite, on entend le “plouf”, les poissons s’affolent. Il y a tout cela quand je plonge dans les toiles de Marion Le Pennec. Je mesure même qu’en fait, ce serait la toile qui plonge en moi. Il y a dans ses œuvres une stupéfaction de sensations, une senteur, un goût, une complétude à être au monde. Tout à coup face au tableau, on apprend qu’on n’y était pas encore ou qu’il fut un temps où nous y étions, un temps oublié, enfoui et séparé de notre présent. Par elle et ses encres, cet état nous fait retrouver le passé et du coup nous jette comme par ses vagues vigoureuses dans un futur vivifiant. Que demander d’autre à la peinture … sinon le vif de la vie empoigné de cette belle manière.

https://vivrelartmagazine.blogspot.com/2018/09/marion-le-pennec-lombre-de-lencre.html

 

Expo. « Murmures de pierres » à la Citadelle

Marion Le Pennec et l’une des oeuvres de « Murmures de pierres ».

En accédant à la Citadelle, le visiteur ne peut manquer une oeuvre en noir et blanc, accrochée sur le mur de la demi-lune, avant l’accès au Grand Pont. Une sorte d’oeil, de tourbillon qui donne envie d’aller voir plus loin ce qui se passe.

Essentiellement à l’encre de chine

L’artiste, Marion Le Pennec, est diplômée de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Elle travaille essentiellement l’encre de Chine, à laquelle elle voue une véritable passion et qu’elle a utilisée durant les six semaines de sa résidence à Port-Louis. « J’ai été captivée par l’environnement de cette forteresse », confie-t-elle. À son tour, elle interpelle le promeneur avec la douzaine d’oeuvres qu’elle a créées ici et qu’elle expose, en divers lieux de l’édifice. « La mer est symbole de la liberté, de beauté. Elle renvoie à l’enfance ». Si la mer l’a inspirée, ce sont surtout ces hauts murs, percés de meurtrières, qui l’ont bouleversée. « Ils rappellent les meurtres d’hier ». L’artiste pense évidemment aux 69 jeunes résistants qui ont été torturés et fusillés entre ces murs, et dont on retrouve une évocation subtile dans plusieurs de ses tableaux. « Murmures de pierres », tel est le nom de cette exposition, à découvrir jusqu’au 31 décembre 2018. 

Port-Louis. Quand la citadelle inspire les artistes contemporains

Audrey Grandener et Marion Le Pennec. | Ouest-France

Par Ouest-France

Publié le 23/11/2017 à 16h51

Le musée de la Marine accueille Marion Le Pennec, artiste peintre, dans le cadre des 400 ans de la reconstruction de la citadelle, commémoré en 2018. La première résidence d’artiste en ce lieu.

« C’est la première fois que nous accueillons un artiste en résidence. C’est l’occasion de voir la citadelle de Port-Louis sous un autre regard, le regard d’un artiste contemporain sur ce patrimoine et ce lieu d’histoire. Nous sommes ravies et son travail est superbe ! », s’émerveille Audrey Grandener, adjointe à l’administratrice.

Six semaines de travail

L’artiste a ainsi investi l’arsenal pour plusieurs résidences d’une durée totale de six semaines qui se dérouleront au cours de l’hiver, jusqu’en mars. Son travail donnera lieu en mai à une exposition en plein air avec des reproductions ainsi que la présentation d’originaux.

Travaillant de nombreuses techniques en 2D et 3D, c’est en animant un atelier sur l’encre de Chine que cette technique « l’a choisie ».

Un travail aux pinceaux, à l’éponge, plongé dans un bac et retravaillé aux jets d’eau. | Ouest-France

Marion Le Pennec a réalisé de nombreuses expositions et résidences, dans le Grand Ouest, à Paris et jusqu’en Chine.

La lumière de Port-Louis

« Ici, les flaques de lumières, sur l’eau ou dans le ciel, contrastent d’autant plus avec les murs épais de la citadelle, la lumière dégage une force, source de liberté, qui me nourrit. »

Marion Le Pennec travaille ensuite l’encre de chine avec des bassins et des jets d’eau. Telle une danse, faisant entrer la magie du hasard de l’action de l’eau sur l’encre, elle revient de nombreuses fois sur ses toiles.

Des silhouettes se dessinent dans ses œuvres. « L’histoire de cette citadelle, qui tourne autour de la défense, de la guerre, de la mort, de la torture est une histoire faite d’hommes, inscrite dans la pierre, qui m’inspire et j’ai envie de témoigner de leur présence. »

Article Vents d’Ouest